Introduction générale à la fiscalité immobilière en France
En France, les propriétaires de biens immobiliers, qu’ils soient particuliers ou entreprises, sont soumis à diverses taxes locales. Les deux principales sont la taxe d’habitation et la taxe foncière. Avec l’évolution du régime fiscal, notamment depuis la suppression progressive de la taxe d’habitation pour les résidences principales, les règles ont été bouleversées.
Cependant, les SCI (Sociétés Civiles Immobilières) et les Loueurs Meublés Non Professionnels (LMNP) doivent encore se conformer à des obligations spécifiques, parfois méconnues, en matière de fiscalité locale. Ces statuts hybrides, à mi-chemin entre investissement personnel et gestion professionnelle, demandent une compréhension fine des mécanismes de ces taxes.
Comprendre la taxe d’habitation : définition et évolution récente
Suppression progressive de la taxe d’habitation pour les particuliers
Depuis 2020, la taxe d’habitation sur les résidences principales a été progressivement supprimée. En 2023, 100 % des foyers sont désormais exonérés de cette taxe sur leur habitation principale. Cette réforme visait à alléger la charge fiscale pesant sur les ménages français.
Cas spécifiques où la taxe d’habitation reste due
Malgré cette suppression générale, la taxe d’habitation subsiste dans certains cas :
- Résidences secondaires
- Biens vacants meublés
- Logements occupés à titre gratuit
- Biens détenus par des sociétés
Dès qu’un logement est meublé et utilisable, même s’il n’est pas occupé à titre de résidence principale, la taxe d’habitation peut s’appliquer.
Taxe d’habitation et entreprises : que dit la loi ?
Les sociétés, y compris les SCI, peuvent être redevables de la taxe d’habitation si le bien est utilisé pour un usage non exclusivement professionnel ou s’il s’agit d’un logement meublé non loué. Pour les LMNP, le risque de requalification en local meublé à usage d’habitation non permanent peut entraîner une imposition.
Zoom sur la taxe foncière : ce que chaque propriétaire doit savoir
Définition et mode de calcul
La taxe foncière est due par tout propriétaire d’un bien immobilier au 1er janvier de l’année d’imposition. Elle se base sur la valeur locative cadastrale du bien, à laquelle s’appliquent des taux fixés par les collectivités locales.
Répartition entre taxe foncière sur le bâti et le non bâti
Deux composantes :
- Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB)
- Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB)
Les locaux à usage d’habitation, les immeubles commerciaux ou industriels relèvent de la TFPB. Les terrains nus (jardins, parkings non construits) relèvent de la TFPNB.
Le cas particulier des SCI face aux taxes locales
SCI à l’IR vs SCI à l’IS : quelle fiscalité foncière ?
Les SCI à l’impôt sur le revenu (IR) fonctionnent comme des sociétés transparentes : les associés paient l’impôt selon leur quote-part. La taxe foncière est payée par la société, mais elle peut être refacturée aux locataires si prévu au bail.
En SCI à l’impôt sur les sociétés (IS), la charge est portée par la société. La taxe foncière est déductible des revenus fonciers ou des bénéfices si elle est engagée dans l’intérêt de l’activité.
Qui paie la taxe foncière dans une SCI ?
La taxe foncière est toujours due par le propriétaire inscrit au cadastre, en l’occurrence la SCI. Cependant, dans un bail commercial ou professionnel, elle peut être contractuellement transférée au locataire.
Taxe d’habitation en SCI : dans quels cas est-elle due ?
Si une SCI détient un logement meublé non loué, ou utilisé par un associé à titre gratuit, elle peut être assujettie à la taxe d’habitation, même si ce n’est pas une résidence principale.
Le régime LMNP et son traitement fiscal local
LMNP et taxe d’habitation : exonérations possibles ?
Un bien exploité en LMNP est généralement loué en meublé de manière saisonnière ou annuelle. Si le logement est effectivement loué, la taxe d’habitation ne s’applique pas. En revanche, en période de vacance locative ou si le logement est utilisé à titre personnel, cette taxe peut redevenir exigible.
Taxe foncière pour un bien en LMNP : qui est redevable ?
Le propriétaire bailleur, même en LMNP, reste redevable de la taxe foncière. Cette charge est déductible des recettes locatives si le contribuable est au régime réel d’imposition, ce qui constitue un avantage fiscal non négligeable.
Comparaison SCI vs LMNP face aux taxes locales
Charges déductibles et fiscalité indirecte
Statut | Taxe Foncière | Taxe d’Habitation | Déductibilité fiscale |
SCI à l’IR | Payée par la SCI | Parfois due si usage personnel | Déductible des revenus fonciers |
SCI à l’IS | Payée par la SCI | Parfois due | Déductible du bénéfice imposable |
LMNP | Payée par le propriétaire | Non due si location effective | Déductible si au régime réel |
Optimisation fiscale : que choisir entre SCI et LMNP ?
Le choix entre SCI et LMNP dépend des objectifs patrimoniaux et fiscaux de l’investisseur. Le LMNP offre une fiscalité plus souple à court terme, tandis que la SCI permet une meilleure organisation à long terme, notamment en cas de transmission.
Cas pratiques et exemples chiffrés
Exemple d’une SCI familiale détenant un immeuble locatif
Prenons une SCI familiale à l’IR détenant un immeuble résidentiel mis en location nue. Chaque année, la SCI reçoit une taxe foncière d’un montant de 4 000 €. Cette charge est inscrite en comptabilité comme charge déductible des revenus fonciers. Elle est répartie entre les associés au prorata de leurs parts, influant directement sur leur IRPP.
Exemple d’un propriétaire en LMNP avec location saisonnière
Un investisseur loue un studio en LMNP en bord de mer, générant 12 000 € de revenus par an. Au régime réel, il déduit 600 € de taxe foncière et 300 € de charges diverses. Il évite la taxe d’habitation car le bien est loué toute l’année, mais devra y penser s’il cesse temporairement la location. Pour comprendre la fiscalité lors de la revente, consultez notre article sur la plus-value imposable en LMNP.
Conseils pour réduire ou optimiser la fiscalité locale
Démarches pour obtenir une exonération ou une réduction
Certains cas permettent d’obtenir une exonération ou un allègement :
- Logement inoccupé involontairement (sous conditions)
- Propriétés situées en zone de revitalisation rurale (ZRR)
- Travaux ayant diminué la valeur locative du bien
Recours possibles en cas de taxation erronée
Il est fréquent que des erreurs apparaissent sur les avis de taxe. Dans ce cas :
- Déposez une réclamation via le site impots.gouv.fr
- Fournissez des justificatifs (bail, avis de vacance, factures)
- Suivez les délais : deux ans après la mise en recouvrement
Pour les SCI à l’IS, le dépôt des comptes est parfois l’occasion de faire un point fiscal plus large, incluant ces éléments. (👉 Voir notre article sur le dépôt des comptes)
Conclusion : Synthèse et recommandations finales
La taxe d’habitation et la taxe foncière continuent de jouer un rôle essentiel dans le budget des investisseurs, en SCI comme en LMNP. Comprendre leur fonctionnement, les règles spécifiques applicables à chaque régime et les possibilités d’optimisation permet non seulement d’éviter les erreurs fiscales mais aussi de mieux planifier son patrimoine.
Que vous choisissiez d’investir en LMNP ou via une SCI, chaque structure offre ses avantages mais aussi ses obligations. Pensez à comparer les régimes selon vos objectifs personnels, votre horizon d’investissement et votre situation familiale.
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